Paroles de Marion Rouxin
J’ai trois jokers dans le fond de ma poche, du fonds de teint plein la
caboche, Je présente bien, je me tiens droit, pas froid aux yeux, trop sur de
moi, J’ai des envies dans le fond des yeux, sur que ça sert, ça rend curieux,
Les gens se pressent autour de moi, mais je garde mes jokers sur les bras.
J’ai les mains moites, ça ne se voit pas, et des picotements dans les doigts
, Ça monte jusqu’aux cervicales, c’est pourtant pas désagréable, L’adrénaline,
j’connais par cœur, c’est la drogue dure des vainqueurs, Celle qui me fait
tenir debout en un face à face avec vous.
Mais ça pèse lourd, j’vais pas plus loin, Ça finit par me couter cher quand
soudain, ça ne vaut plus rien, Ce trop de confiance, et ces jokers.
Sur le plateau télé brillant, tous me regardent, je suis devant, Un sourire
aux lèvres affiché, mais malgré tout très concentré, Je n’ai plus peur de rien,
de vous, et je sais que j’irai au bout, Vous me voyez telle une idole,
je n’oublierais pas les paroles.
J’aurais pu aller bien plus loin, Mais tout s’effondre en un éclair, je
repars avec presque rien dans mes poches, à part mes jokers.
Faudrait que j’apprenne à me taire et à laisser faire mes jokers, Les jouer
même si c’est en tremblant, les jouer tant qu’il est encore temps, Faudrait que
le doute vienne à moi, qu’il guide mon cerveau, mon bras, Comme un copain qui
te tape dans le dos juste au bon moment, quand il faut.
Ca pèse plus lourd, je vais très loin, J’marche sur un fil, le cœur offert,
c’est fou ce que ça peut faire du bien de se défaire de ses jokers… (bis)
J’ai trois jokers dans le fond de ma poche…